le voyage en espagne

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Estella, Mardi 29 05 2001


Ce matin, je dois transporter mes caisses et mon paquetage hors du camping; les barrières sont closes et elles n’ouvriront qu’à 8 h. Je redescends sur Estella et rencontre un pèlerin qui fait le chemin du retour. A la sortie de la ville, deux chemins, un sur la gauche, qui passe par Irache, là où il y a une fontaine à vin

	et l’autre à droite, d’où j’aperçois au loin le monastère d’Irache.

Le chemin est très agréable, mais la chaleur devient intense à l´approche du village de Villamayor de Monjardin.

	En traversant cette plaine agricole de nombreux pèlerins me doublent. Je retrouve Charles, qui parti de Belgique, a traversé toute la France; puis Annie, partie du Puy en Velay. Elle est Allemande et elle voyage en compagnie de son fils de 12 ans. Il fait vraiment très chaud. Je profite de l’ombre d’un petit bois pour faire une longue pose et attendre que la chaleur s’estompe.

Ce soir je vais au restaurant, menu du pèlerin : assiette de crudité, truite et ses légumes, glace. Il m’en coûtera 1100 pesetas. Je passe la nuit en ville, dans un terrain vague, proche du refuge où je prends une douche et fais mes réserves d´eau.

Los Arcos Viana, mercredi 30/05/2001

Je quitte Los Arcos à 7 h, pour une étape d’une vingtaine de km, qui s’annonce difficile si la chaleur persiste. En passant devant la porte du cimetière, je peux traduire cette inscription : " Moi qui fus ce que tu es, tu seras ce que je suis ". Au loin j'aperçois le village de Sansol, que nous traversons une heure et demie plus tard. Peu de villages à traverser aujourd’hui mais les paysages sont magnifiques, très vallonnés avec de nombreux hameaux sur les côtés et dans le lointain, la montagne. A Torres del Rio je fais une petite halte pour visiter l’un des joyaux architecturaux du chemin de St Jacques, l’église du Santo Sepulcro. Des pèlerins finlandais me rattrapent et me photographient sur toutes les coutures, c’est la première fois qu’ils voient un âne pèlerin.

	Proche d’une oliveraie, un berger garde son troupeau de moutons

J'entre dans Vania aux environs de midi, il fait une chaleur écrasante, de nombreuses personnes sont dans les rues, les bars, les commerces. Je retrouve mes compagnons d’hier soir, qui eux, décident de continuer l’étape. Moi, sagement, je reste ici, poursuivre sous cette chaleur avec Nanette est trop pénible et trop dangereux. On n’accepte pas les ânes au refuge, mais gentiment la jeunes " hospitalière " m’indique l’endroit idéal pour passer le reste de l’après-midi et la nuit : la Fuente Vieja. Je m’empresse de m’y rendre pour y quérir un peu d’ombre et de fraîcheur. Sur cette petite route plusieurs automobilistes s’arrêtent pour me signaler que je ne suis plus sur le bon chemin. Je les rassure en leur signalant que je vais à la fontaine.

Quand la chaleur devient un peu plus supportable, je remonte en ville visiter l’église Santa Maria, me désaltérer et prendre mon repas. Je descends avant la tombée de la nuit pour monter ma toile de tente. Un instant j’ai eu peur d’avoir fait un mauvais choix pour mon campement. Cette fontaine sert de lieu de rencontre pour les jeunes du villages. Ma présence ou la tombée de la nuit les fait fuir.

Viana Navarrete , jeudi 31 05 2001

C’est le tonnerre qui à cinq heures et demie m´a réveillé. Le ciel est menaçant et quelques gouttes de pluies m’obligent à prendre mon petit déjeuner sous mon auvent. Cette petite averse rend le temps plus agréable pour marcher, la veste de survêtement est cependant nécessaire ce matin. Hier soir, à la télévision, ils ont confirmé les 39 º qui rendent exceptionnelle la chaleur en cette époque de l´année

	Je traverse un jeune vignoble irrigué par un goutte à goutte. Je suis maintenant dans la province de la Rioja où le vin est excellent.

Dans la descente avant Logroño , une dame très âgée recense les pèlerins. Je laisse un mot sur son livre d’or, une photo de mon équipage et un petit pourboire. Je rentre dans Logroño par le Puente de Piedra qui enjambe le Rio Ebro. Comme la journée s’annonce moins chaude je prends le temps de visiter la ville. De jeunes gitans me gardent Nanette, sur le parvis de la cathédrale, le temps de la visiter et de me ravitailler. Là aussi, les pavés sont très glissants.

A la sortie de la ville, un jeune commercial en confiserie m’accoste, il me donne plusieurs sachets de chewing-gum en me souhaitant " bon camino ". Je prends mon repas de midi au bord d’un grand lac, sur une table, en compagnie de pèlerins, cyclistes Hollandais.

	Après avoir longé le lac, traversé des coteaux à vignes, j’arrive en vue de Navarrete. Je m’installe au refuge tenu par deux Bretonnes. Nanette est juste en face à l’attache sur un terrain abandonné.

	J’assiste à la messe de vingt heures, suivie de la bénédiction des pèlerins. Le curé nous conduit dans une salle proche de la sacristie, ouvre deux grandes portes et là, apparaissent en exposition, tous les trésors de la paroisse. Il questionne les pèlerins afin de connaître leurs nationalités et leurs points de départ. La soirée se termine par un repas fort sympathique, pris dans le refuge, en compagnie des autres pèlerins.

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