De Atapuerca à
Castrojeriz |
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Atapuerca, mardi 05 06 2001, 6h30 |
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Nouveau
départ de bonne heure et dans la bonne humeur, je gagne une demi-heure
quand je dors dans un refuge, pas de toile de tente n’y de matelas à
plier et mes caisses sont prêtes de la veille.
Le chemin monte hardiment vers la sierra de Atapuerca, traverse un maquis, et longe un terrain militaire. De ce point culminant j’aperçois la plaine de Burgos. Je marche un moment en compagnie d’un pèlerin qui vient d’Arles. Le chemin principal est mal fléché, l’autre qui descend au village de Villaval l’est bien mieux. Je suis donc ce dernier qui détourne le pèlerin vers le village et son café. C’est la première fois depuis mon départ que je me trompe aussi bêtement, je mange un peu de route pour rattraper un peu plus loin le chemin officiel. Sur les bons conseils de mon hospitalier d’hier soir, je quitte le balisage juste après l’autoroute. Je longe un terrain d’aviation, j’ai droit à une démonstration de voltige par un pilote acrobate très performant qui effectue des figures impressionnantes. Je traverse le village de Castanares, le rio Arlanzon que je suis jusqu’au cœur de la ville. Cette progression me semble plus intéressante que de longer la N1. Je chemine dans un immense parc de feuillus "las Fuentes Blancas" et c’est maintenant, sur la partie herbeuse, au bord du Rio, que j’arrive au pont qui accède à la cathédrale. |
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J’attache Nanette le long du Rio, puis je demande aux étudiants qui se reposent juste à coté, s’ils veulent bien la surveiller, le temps de visiter les lieux. | |
Surprise ! A la terrasse du café devant la cathédrale de Santa Maria je retrouve Charles, Ilda, Alan, Damian le Suisse. Le jeune Allemand et sa mère qui arrêtent le voyage ici s´y trouvent aussi. Je les salue et m’excuse de les laisser si vite mais je vais visiter la cathédrale. | |
Magnifique monument avec ses immenses flèches qui s'élancent vers le ciel, c’est un travail remarquable. A l’intérieur, deux nefs, un déambulatoire, un cloître, deux sacristies, une salle capitulaire, dix sept chapelles, le tout débordant de richesses. Mais je ne retrouve pas la chaleur des églises romanes de Saintonge dans ces grandes cathédrales Gothique. | |
Pèlerin statufié qui contemple l’entrée annexe de la cathédrale. | |
Un
des instants les plus émouvant de ce pèlerinage se déroule à la
terrasse de ce café, mes amis veulent écouter avec l’aide de mon
Dictaphone ce morceau de violon qui m’accompagne depuis le jour de mon
départ. Tous ensemble nous chantons le refrain avec beaucoup d´émotion. Les impératifs de chacun et la rapidité de la progression étant différents, nous savons qu’aujourd’hui le groupe va se dissoudre. Charles décide de nous accompagner jusqu’au prochain refuge, loin de cette grande ville. Et c’est une dizaine de kilomètres plus loin que nous trouvons asile dans l’albergue de Tardajos. |
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Nanette
est à l’attache dans le pré communal proche du refuge. Ce soir elle n’est
pas seule, il y a un compagnon aux longues oreilles dans le champ tout
proche. Nous prenons notre repas au restaurant où l’on ne peut pas nous servir avant 21h30; heure précoce pour les Espagnols, mais bien tardive pour nous. |
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De son pré Nanette peut contempler tout cet attirail hétéroclite : vieilles carrioles, charrettes et épaves de voitures. | |
Tardajos, mercredi 06 06 2001 , 5h30 |
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Je
sors du refuge et je prends mon petit déjeuner sur la terrasse. Par un petit chemin goudronné qui traverse la vallée j'arrive au village de Rabé de las Calzadas. Pas un seul véhicule sur cette petite route, il faut dire aussi que par comparaison avec les Españols nous sommes matinaux. A la sortie du village Nanette aperçoit un nouveau compagnon elle est ravie deux ânes en deux jours ! Nous montons une pente douce pour arriver sur ce plateau agricole. La terre est différente ici, blanche et avec de nombreuses pierres calcaires. Nanette boîte, ce n'est pas grave, un gros caillou est coincé sous son sabot avant gauche. Le temps est frais, c'est très agréable pour marcher. |
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Nous
redescendons dans une autre plaine céréalière. Nanette profite de la
prise de la photo pour se ravitailler. Pas de problème pour se
restaurer sur le bord du chemin, l'herbe est abondante et souvent
agrémenté de magnifiques et succulentes touffes de luzerne. Nous
cheminons ainsi depuis plus d'un mois, elle devant, libre de toute
entrave, moi derrière qui la surveille. Quand elle a repéré sa nourriture, elle s'arrête, emmagasine la plus grosse bouchée possible et reprend sa progression tout en mâchouillant. Rares sont les fois où je dois la solliciter pour redémarrer. |
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Il est neuf heures, nous traversons le village de Hornillos del Camino, les rues sont dessertes. | |
Souvent au bord du chemin, on voit les pierres que les agriculteurs ont sortis de leurs champs. Les pèlerins de passage les superposent pour en faire des cairns. Tous ces monticules de pierres sont étranges mais originaux, de loin, on croit voir des sentinelles qui surveillent le chemin. | |
Magnifiques
champs de coquelicots en bordure du chemin de remembrement. Je suis sur la
meseta, calme et reposante quand le temps est agréable mais difficile
dans de mauvaises conditions climatiques. Sur ces bons chemins les vététistes sont plus nombreux. Comme mon équipage est un peu particulier, beaucoup font une photo souvenir ce qui me permet de discuter avec un Suisse parti de chez lui et un jeune couple allemand venant de Biarritz. |
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En sortant de ce plateau , on a une magnifique vision du village de Hontanas qui se trouve en contrebas dans la vallée. | |
Notre marche est interrompue par un embouteillage peu fréquent, un troupeau de mouton avance sur le chemin vers nous. | |
IL
est midi quand je visite Hontanas, l'église est ouverte, simple, fraîche
et reposante. La fontaine coule en abondance, l'eau y est pure et
désaltérante. Je fais ma pose à la sortie du village. Je m'éloigne du chemin et m'installe sur une terrasse qui surplombe, ce qui me permet de voir un groupe important qui passe en chantant. Comme c'est agréable d'entendre cette chorale en pleine campagne ! |
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Magnifique touffe de fleurs sauvages accrochées au mur, je pense à Ilda qui me précède, elle fait un herbier sur son chemin de Compostelle. | |
La petite route passe sous le double porche du couvent San Anton, impressionnant monument gothique qui lamentablement est en ruine. | |
Au bas de cet édifice est grossièrement peint en jaune la direction à suivre. Le balisage est copieux mais pas toujours discret. | |
Juste
à l'entrée de Castrojeriz, sur notre droite se dresse la collégiale
de Santa Maria del Manzano. Prés du camping il y a une fontaine, Nanette s'y dirige et trempe ses lèvres. C'est la première fois qu'elle boit ainsi, elle doit avoir grand soif. D'habitude je suis obligé de lui donner de l'eau dans son seau. |
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Nous
nous installons dans cet agréable camping " camino de Santiago
". il m'en coûte 450 pesetas, 400 pour ma tente et 200 pour
mon " burro ". Je profite du calme et du confort de ce lieu
pour effectuer ma lessive, prendre une douche bienfaitrice, tailler
ma barbe, faire le point et ranger mes caisses. En ville je retrouve mes compagnons, nous dînons dans un bon restaurant qui offre un menu pèlerin amélioré et un service impeccable. |
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