De Castrojeriz à Terradillos de los Templarios
du 07/06/01 au 08/06/01

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Castrojeriz, jeudi 07 06 2001

 
12_01a_remorq.jpeg (38327 octets) Ce matin je dois traverser toute la ville. A la fenêtre d’une bergerie nous saluons un âne, plus loin je trouve son attelage qui est plutôt rudimentaire.

Huit heures moins le quart, je sors de la ville, je marche en compagnie de Max le Suisse. Sa progression est beaucoup plus rapide que la mienne, il faut dire qu'il mesure près de deux mètres cela donne une idée de ses enjambées.

 
Nous traversons une plaine fertile et nous devons monter sur le plateau en face. Je me sens vraiment petit dans ces paysages grandioses. La grimpette est dure mais nous sommes récompensés de l’effort accompli tant le paysage est magnifique. 12_02a.chemin.jpeg (22067 octets)
 
12_03a_desc.jpeg (23786 octets) Du haut de ce plateau je découvre la campagne que nous allons traverser aujourd’hui et les jours suivants.
 
Un peu avant de franchir ce magnifique mais très étroit pont " Puente de Iteros " qui délimite les provinces de Burgos et de Palencia se trouve l’ancien hôpital San Nicolas qui fait aussi office de refuge pour pèlerins. Malgré le manque de confort de ce gîte il doit être très agréable de passer une nuit ici en pleine campagne, on doit y trouver le calme et le repos. Il y a aussi un pré derrière pour Nanette. 12_04a_pont.jpeg (36069 octets)
 
12_09a_lanterne.jpeg (30258 octets) Très beau piloris gothique de Boadilla del Camino où je fais une halte casse croûte sur une aire aménagée sous l'ombrage de peupliers. Juste à coté une curieuse fontaine, pour extraire l’eau il me faut tourner une imposante roue en forme de timon de navire.
 
Dans les villages que je traverse, les murs sont en terre. Et l'on voit de nombreuses habitations en ruines. Que c’est triste, un village qui se meurt... 12_07a_mur.jpeg (45388 octets)
 
12_10a_canal.jpeg (28569 octets) Nanette marche bon train le long du canal de Castille. Importante œuvre qui servait pour le transport des céréales, la mouture du grain et qui continue aujourd'hui pour l’irrigation. Le courant est rapide signe d’un débit important.
 
Nous devons franchir l’écluse pour pénétrer dans la ville de Fromista 12_11a_eau.jpeg (35444 octets)
 
12_12a_eglis.jpeg (33516 octets) L’église San Martin de Fromista se trouve proche de l’auberge municipale où je demande refuge. Après discussion et repérage de plusieurs endroits inintéressants pour Nanette, je décide de continuer le chemin vers des lieux plus propices.
 
Je longe la route sur trois km et je trouve mon bonheur " l’ermita de San Miguel ". Sous les peupliers, des tables en pierres sont dressées, Nanette a de l’herbe bien verte et fraîche, et pour comble de confort, à quelques mètres coule une source dont l’eau est abondante et fraîche. J’installe mon campement sur cette aire réservée aux pèlerins. Je passe une très bonne nuit qui me permet d'obtenir un repos aussi nécessaire que bienfaiteur. 12_13aermita2.jpg (13895 octets)
  

Ermita de San Miguel, vendredi 08 06 2001

 

Je me réveille de bon matin en excellente forme, je prends mon petit déjeuner sur ma table en pierre, je donne une ration de grain à Nanette, je vais à la source faire un brin de toilette, je plis ma toile de tente, je bâte mon ânesse et il est 7 h quand nous prenons le départ pour cette nouvelle journée de marche.

 
12_26a_chaussures.jpeg (29202 octets) Aujourd’hui je chemine en basquettes, et oui, mes braves chaussures de randonnée ont rendu l’âme. La semelle est usée et se décolle. J’ai dans mes caisses des fers de rechanges pour Nanette mais je n’ai pas prévu de chaussures pour moi. Heureusement l’étape ne présente pas de dénivelés et les chemins sont en bons états.
 
Je longe le Rio Ucieza et traverse des terres fertiles abondamment irriguées. La dernière portion du chemin est moins agréable, elle longe la route. Heureusement un chemin de terre battue m’autorise à laisser mon ânesse marcher librement, je suis tout de même plus vigilant. Son estomac l’attire plus à droite, coté des cultures, que vers l’asphalte et les voitures à gauche. 12_15a_chemin.jpeg (22240 octets)
 

J’arrive vers 11h à l’entrée de Carrion de Los Condes. La gentille hôtesse de l’office de tourisme me donne tous les renseignements dont j’ai besoin : le marchand de chaussures est dans la rue juste en face, la poste c’est par ici et le camping, c’est au bord du Rio Carrion.

J’attache Nanette et j'entre dans ce magasin d’articles de sport où je trouve mon bonheur. Je ressors tout fier, chaussé d’une nouvelle paire de chaussures de marche, plus légère et confortable. Il m’en coûte 8000 pesetas.

Une discussion forte intéressante s’en suit avec des anciens du village. Ce sont des connaisseurs, ils me donnent l’âge de mon âne en regardant sa dentition. Ils sont en admiration devant mon équipage, je leur explique que j’ai déjà parcouru 1000 km avec les mêmes fers, me saluent et me souhaitent une bonne fin de Camino.

 
12_16a_egsantamaria.jpg (29908 octets) Je dépose mon courrier à la poste, profite d'une petite supérette pour regarnir mes caisses de deux jours d’autonomie. Je traverse un parc ombragé en direction du camping.

Les propriétaires de ce camping sont allergiques aux ânes, dès que j’ai prononcé le mot "burro " tout devient impossible. Cette jeune femme a dut se faire mordre ou bien elle a reçu un coup de pied quand elle était petite !

En attendant, je m’installe sous les arbres au bord du Rio. Des tables sont à ma disposition. Tranquillement, je prends mon repas et fait une bonne sieste de deux heures.

 
Je remonte en ville, visite l’église Santiago avec son magnifique portail. Impossible de loger Nanette à proximité des deux refuges de cette ville. Je décide de marcher encore un peu, à la campagne je trouverais sûrement des personnes plus compréhensives. J’aperçois à la terrasse d’un restaurant Charles, Max, ainsi qu’une pèlerine espagnole qui apprend sa langue au jeune australien. Ils éclatent de rire en voyant mes nouvelles chaussures. 12_17a_porche.jpeg (38844 octets)
 
12_18a_facade.jpeg (36404 octets) Sur l’autre rive du Rio je passe devant l’ancien monastère de San Zoilo.
 
Après 5 km de cette petite route super tranquille un nouvel obstacle de taille s’offre à nous. Les crues ont emporté le pont de pierre, la route s’arrête la ! En contre-bas pour éviter aux pèlerins le passage à gué, une petite passerelle métallique a été installée. Avant d’essayer de traverser je demande aux autochtones présents s’il y a un endroit où je peux m’installer pour la nuit. C’est encore un refus, tout est privé par ici. Je débâte Nanette, prudemment la fais descendre dans ce contre-bas et courageusement elle traverse d’une façon bizarre cette petite passerelle. Lentement elle avance les deux pattes de devant et se laisse glisser sur ses postérieurs. Et pour finir en deux sauts elle gravit le talus de l’autre versant. 12_19a_pont.jpeg (55715 octets)
 
Les personnes retraversent le Rio et sont pleines d’admiration pour mon petit âne, bravo Nanette grâce à ton courage tu as gagné la sympathie de ces gens qui maintenant nous autorisent à nous installer dans le pré, juste à coté, sous les peupliers.

 

12_20a_nanherb.jpeg (40375 octets) Ce soir tu es récompensée, tu as de l’herbe plus que tu ne peux en manger cette nuit.
 
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