De Abadia de
Benevivere à Bercianos
del Real Camino |
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Abadia de Benevivere, Samedi 09 06 2001 |
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Dés le départ, j’entends des voix dans ma langue qui me saluent. Oui je suis bien réveillé, ce sont des cyclistes français et en plus de ma région. René de Buxerolles et ses amis font le camino à vélo. J’ai droit à quelques clichés et aux nouvelles du pays. |
Cette borne nous signale que nous sommes bien sur une antique chaussée romaine la " via traiana " qui allait de Bordeaux à Astorga. | ![]() |
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Douze km de ligne droite, heureusement le soleil est dans mon dos et il ne chauffe pas très fort ce matin. De nombreuses rencontres égaillent ce tronçon. Deux pèlerins de Clermont Ferrant qui effectuent cette année la partie Espagnole me racontent leur voyage. Plus loin c’est un couple de Toulousain qui sont partis depuis le 10 mai de chez eux. |
Calzadilla de la Cueza, vision étrange ! Le clocher est en dehors du village sur une hauteur à droite ! J’achète mon pain et un paquet de gâteaux recouvert de sucre glace au boulanger itinérant que je croise sur sa tournée. Je fais une petite halte sur un banc et partage quelques friandises avec un jeune pèlerin présent à ce moment là. Plus loin le village de Ledigos :toutes les maisons sont en terre. Dommage l’église est close, je ne peux pas voir la statue de St Jacques habillé en pèlerin. |
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J’arrive au village de Terradillos de los Templarios à 13 h. Un terrain est réservé aux pèlerins, je m’y installe et prépare mon repas. Rita une Allemande accepte de partager mes pâtes. Ses pieds ne sont pas en très bon état. Après cette pose, elle repart pour rejoindre Sahagun. |
Le
refuge est en face de mon campement. J’y prends une douche et réserve
mon repas pour ce soir.
Je remplace de nouveau les clous sous les sabots de Nanette, là où l’usure est la plus importante. Le temps s’obscurcit ; la tente est juste montée et un orage assez violent éclate. Il me faut déplacer mes affaires à l’intérieur de ma toile car elle n’est plus totalement étanche. |
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Les jeunes qui tiennent ce refuge privé sont fort sympathiques et bons commerçants. Le repas est succulent et abondant pour seulement 1000 pesetas et l’ambiance est chaleureuse. Je parle longuement avec un Allemand qui me suit à la trace depuis plusieurs jours. Son rêve est de faire le Camino Frances accompagné d’un âne... |
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Terradillos de los Templarios, Dimanche 10 06 2001 |
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Sept heures un quart et l’équipage est opérationnel. Après la pluie d’hier soir, le chemin est humide ce matin. De nombreux escargots profitent de cette fraîcheur pour se déplacer. Dommage que je ne puisse pas les cuisiner, ils sont si nombreux que l'on pourrait en faire un grand festin. Le pèlerin Allemand me rattrape ; nous marchons ensemble une bonne demi-heure. Par des chemins parallèles à la N 120 je traverse les villages de Moratinos, San Nicolas del Real Camino. A la sortie de ce dernier, nous franchissons un ruisseau à gué. Je quitte la province de Palencia pour entrer dans celle de Léon. |
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Charles me rattrape et nous faisons ensemble la pose de dix heures. Plus loin, à l’entrée d’un chemin, un homme nous offre un collier. C´est une petite coquille. La croix de St Jacques y est peinte à l´intérieur. Pour le remercier, Charles et moi nous lui chantons la chanson du pèlerin. Un petit cadeau offert avec tant de gentillesse et de bonne volonté ne peut que porter chance, je l´aurais à mon cou jusqu'à mon arrivée à Santiago et même plus loin s'il résiste. De fait, il est encore avec moi... |
C’est avec un excellent moral et en chantant que nous franchissons le magnifique pont de pierre sur le Rio Valderaduey. | ![]() |
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Juste
après le pont, je vois une petite chapelle entre les peupliers : c'est
l'ermita de la Virgen del Puente. Bel endroit où il ferait bon
bivouaquer mais il est bien trop tôt.
Nous entrons dans Sahagun où des papiers et des morceaux de verres jonchent le sol. Hier soir, c'était la fiesta, vue l’état des rues ce matin. |
Comme la température est douce et que rien ne m’empêche de marcher cet après midi, j’en profite pour visiter la ville. Les rues sont tranquilles. | ![]() |
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Le
temps d’une photo, j’attache Nanette au pèlerin métallique qui garde
l’entrée de l’ancienne église de la Trinitad où se trouve le
refuge.
Je marche encore une heure avant de m´arrêter pour le déjeuner et ma traditionnelle sieste. Vers quinze heures j’entends siffler. Ce sont mes compagnons de voyage qui me saluent : Charles, Max, Christian l’Australien et l’Espagnole. |
En mémoire du pèlerin décédé à cet endroit sur le chemin, une croix a été dressée. | ![]() |
De gros nuages menaçant me poussent au refuge. L’hospitalier bénévole qui a déjà effectué plusieurs fois le camino, à pied, à vélo, à cheval, connaît les avantages et les inconvénients de cheminer en compagnie d’un animal. Grâce à lui, Nanette est installée derrière le refuge sur un terrain herbeux. Mes caisses et le bât sont dans le hall, gardés par le gros chien du gîte. Je profite du temps qu’il me reste avant le souper pour effectuer une lessive. Avec ma réserve de grain presque vide, je demande au paysan voisin un peu de nouvelles céréales. Gratuitement, il me remplit ma poche d’avoine blanche. Je le remercie et lui offre en souvenir de mon passage une photo de mon équipage. |
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Le prêtre du village est venu bénir le repas et nous souhaiter une bonne fin de chemin. Ici et suivant une vieille habitude, chaque pèlerin écrit son nom sur un petit caillou que l’on met dans une corbeille. Dans quinze jours date prévue de notre arrivée à Santiago la corbeille sera vidée dans un grand coffre où repose déjà un nombre impressionnant de pierres. |
Ce soir autour de cette table, plusieurs nations sont représentées : un belge, deux américains de Chicago, un suisse, un japonais, trois espagnols et trois français. L´ambiance est chaleureuse, et les différences ne sont en réalités que des différences de langage. Le repas très consistant se compose de salade avec anchois, pomme de terre cuite avec du chorizo, fromage et fruit. Christian me montre la chanson du pèlerin qu’il a recopié en français et je dois lui expliquer la signification des mots. Il prévoit de visiter d’autre pays d’Europe à la suite du Camino. |
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