4 De
Saintes à St-Denis-de-Saintonge |
<--- L'étape précédente | |
Le 06 05 2001 Dimanche, 8 h 00 |
|
![]() |
Après
une bonne nuit de repos, je récupère mes chaussures et mes
vêtements secs ainsi que Nanette au centre de son espace tondu. Un
très joli cercle ma foi. La sœur me délivre les prévisions météo pour la journée : pluie et pluie. Comme d'habitude... |
![]() |
Il y a là quelques outils anciens que mon ânesse pourrait bien tirer en d'autres lieux. |
Nous
traversons de nouveau Saintes. La ville est bien plus calme qu'hier en
ce dimanche matin. Mon bourriquot est maintenant familier des
trottoirs. Une dame en admiration devant mon attelage partage mon
rêve quelques instants. La Charente est en crue, la pluie de cette nuit doit y être pour quelque chose. Des motos, de vielles pétoires, nous saluent. Les motards sont plus près des hommes libres ! |
![]() |
![]() |
A gauche, sur le chemin, on se rempli les chaussures de terre et la boue colle aux pieds. Au milieu, on se nettoie les pieds, mais on se mouille, même avec les guêtres. A droite, on enfonce et on glisse. Ca y est, "je me suis pris ma première gamelle." Les deux pieds sont partis, et me voilà le derrière dans la boue. Ca va, pas de mal ! |
Une perdrix s'envole entre nos pieds. C'est la pause de dix heures. Nanette mâchouille toujours. J'accroche mon sac à dos à la pancarte de la réserve de chasse et je m'assieds pour boire sur le seul endroit sec, la borne avec la coquille de Saint-Jacques. J'en profite pour changer de chaussettes, elles sont à tordre. Pas de boulangerie donc pas de petit pain au chocolat ce matin. | ![]() |
![]() |
Je
fais un petit détour pour visiter l'église romane
Sainte-Eulalie de Préguillac. Personne sait où sont les clefs. Je trouverai bien une autre église sur mon chemin, ne vous inquiétez pas ma brave dame... |
Encore un grand jour ! Je laisse Nanette avec la longe attachée à la caisse qu'elle porte et pars devant. Elle me suit, à vingt mètres, sans creuser l'écart. Pourvu que ça dure... Je marche mieux. Je tourne à droite, elle ne me voit plus. Ah, la revoilà. tout va bien. | ![]() |
![]() |
Il ne fait pas si chaud que ça. Voilà l'église de Berneuil. Je prends un demi au café. Une dame m'accoste. Que faites vous ? Je ne comprends pas. Pourquoi allez-vous comme ça à Saint-Jacques ? On vous paye pour faire ça ? |
Je
suis sur un chemin parallèle à la route nationale. Le tronc est bien
plus gros que ce que j'ai vu auparavant. Elle est taillée à deux
grands bois et deux petits bois. Les feuilles sont poussées, elles
mesurent cinq centimètres de large. Elle est désherbée. Ici, les colzas sont déjà passés fleurs. Je converse avec un vigneron. Il m'informe qu'il est tombé autant de pluie en six mois que d'habitude en un an et demi. |
![]() |
![]() |
Quand j'arrive à Pons, je suis obligé de faire un détour pour éviter les escaliers qui mènent à la place du donjon. |
![]() |
Nanette se donne en spectacle ! "Ah comme il est chargé votre petit cheval." Mais non Madame, c'est un âne. "Oui, je le reconnaît, avec sa croix, c'est un baudet du Poitou !" Des gens qui connaissent tout... |
Tout est fermé. Je vais donc au café d'en face pour faire tamponner ma crédentiale et manger une part de tarte aux fraises. | ![]() |
![]() |
Je visite l'église. A Pons, tous les carrefours sont balisés : chemin de Saint-Jacques. Je n'ai pas besoin de carte... |
Nous passons sous la voûte de l'hôpital. Le vrai chemin des pèlerins, c'est bien là. | ![]() |
![]() |
En direction de Mazerole, j'ai téléphoné à une dame très gentille qui accueille les pèlerins. Tout est pêle-mêle. J'accroche Nanette dans le champ en face. On me présente ma chambre. Hum ! propreté -3 étoiles. Au repas, nous mangeons : soupe, omelette, fromage et crème... Je couche sur le lit, dans mon duvet. |
|
|
Le 07 05 2001 Lundi, 8 h 00 |
|
J'ai passé une bonne nuit, je suis bien reposé. Lors du petit déjeuner copieux, mon hôtesse inscrit un petit mot sur mon carnet de bord. C'est elle qui détient les clefs de l'église. Elle me montre les trésors cachés sur les murs. Là, une peinture de bateau. Ce sont des restes du passage des pèlerins venant de Talmont. Elle me souhaite un bon voyage. | ![]() |
![]() |
Au
bout d'une demi-heure de marche, je m'aperçois que j'ai oublié mon
sac à dos ! J'attache Nanette en sécurité et au pas de course, je
retourne à l'église. Ouf, il est là. Dans une ferme, l'agriculteur moud du grain avec un moulin à farine. Je l'interromps. Puis-je avoir une poignée de farine pour mon âne s'il vous plait ? Mon bourriquot se régale avec cette farine de mais. |
Durant sa tournée, le médecin local prend cinq minutes de son temps pour discuter avec moi du chemin de Saint-Jacques. | ![]() |
![]() |
Un
reste de moulin à vent près de Saint-Denis-de-Saintonge. Tout est fermé, c'est le pont du huit mai. Le lycée de Saint-Antoine peut peut-être me recevoir. Un coup de fil, ils sont d'accord, même avec un âne. |
Tous les jours sans exceptions, je suis accompagné par le chant du coucou. | ![]() |
J'arrive à Saint-Antoine par
les chemins et les bois. De très grands bâtiments abritent une
institution religieuse. On me montre la chambre et le terrain de rugby
pour Nanette. Le frère en charge d'Internet est absent. Dommage... Au
début du repas, un pineau maison suivi d'un potage au vermicelle, des
radis et une omelette aux asperges. Le frère qui ouvre les bouteilles a
le geste qui sauve le viticulteur... (C'est lui qui débouche les
bouteilles de vin blanc et de vin rouge.) Après ce copieux repas, j'ai
le privilège de voir les installations anti-grêle. Des cannons à air
comprimé propulsent du sel d'argent dans les nuages ce qui diminue la
taille des grêlons. Puis c'est la visite des chais. Je suis en extase
devant l'alambic traditionnel. On m'explique la fabrication du cognac,
la première et la deuxième chauffe... Les barriques de pineau blanc,
de pineau rouge, de cognac sont alignées. Les explications sont claires
et précises. Je suis ravi. |
|
< retour au menu du chemin en France > | L'étape suivante ---> |