10   De Sorde-l'Abbaye à Ostabat

du 21/05/01 au 22/05/01

 

 

 

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Le 21 05 2001     Lundi, 6 h 00

 
09_18a_tomb.jpg (30923 octets) Pas de tente à plier ce matin, et la vaisselle est dans le placard. Nous sommes donc sur le chemin à 7 h 30 pour un parcours de 35 km jusqu'à Saint-Palais selon le guide du bourdon. Dans un cimetière, une pierre tombale de forme inhabituelle pour moi. Les habitants me parlent de l'ancien hôpital d'Orios.
 
Je passe prés de l'église Arancou et de Bergouey. La cloche de celle-ci a été fabriquée dans la vienne.
 
Je suis obligé de parlementer avec un agriculteur qui me bloque volontairement le chemin avec son tracteur et son semoir à maïs. Nanette grâce à son charme fera céder ce propriétaire qui nous autorisera à marcher sur son chemin...
 

A Saint-Palais, je me retrouve chez les Franciscains à 18 h 45 pour un repas servi à 19 h. Il y a de la nourriture à volonté. Les deux chariots des bretons sont déjà là. Les dortoirs sont occupés par des enfants. Je plante donc la tente dans un coin du jardin et installe mon ânesse dans une allée entre les choux et les carottes. La longe est très courte, car on m'a demandé de bien faire attention à ce que mon porteur à quatre pattes ne taille pas un jeune poirier tout proche ! C'est coincé dans un reste de sillon de charrue que je trouve très facilement le sommeil.

 

 Le 22 05 2001     Mardi, 6 h 30

 
 Après le petit déjeuner, vers 8 heures, quelle n'est pas ma surprise de voir Alain sur le seuil de la porte du réfectoire. J'attendais mon frère, mais pas cet ami de randonnée de l'an passé. J'ai rendez-vous à 8 h 30 à la clinique vétérinaire de Saint-Palais pour un examen de Nanette en vue de la délivrance d'un passeport pour l'Espagne.
Le vétérinaire qui doit pratiquer cet examen pour la première fois ausculte l'ânesse. Si elle a réussi à venir jusqu'ici c'est signe qu'elle est en bonne santé. J'obtiens donc le document nécessaire aux services vétérinaire, et part sur le chemin en compagnie d'Alain en attendant mon frère. Jean-Marc, c'est à toi :
 

Comment as-tu fait pour parcourir tout ce chemin ? Ce sont les premiers mots que j'ai dit à mon frère en le voyant, mardi matin, après cinq heures de route.

En effet, je suis parti de Chiré vers 5 heures et je l'ai retrouvé à 10h15, en compagnie d'Alain C...
Sur l'autoroute, à 130 km/h, j'ai vu les panneaux : Lusignan, St-Jean-d'Angely, Saintes, Pons, Blaye, Belin-Beliet. Puis, sur la nationale 10, j'ai remarqué : Labouhere, Onesse-et-Laharie, Saint-Paul-lès-Dax et Saint Palais. Que de distance parcourue !
Il est donc sur le chemin, à la sortie de Saint-Palais, en direction de la stèle de Gibraltar. Il me confie le certificat médical du vétérinaire de Saint-Palais, qu'il a vu ce matin à 8h30, et m'invite à reprendre la route rapidement, les services vétérinaires de Pau font la pause déjeuner à 11h30. 15mn avant la fermeture, je présente le certificat médical, l'ancien passeport et la fiche d'identification de l'ânesse. A 11h30, j'ai un nouveau passeport qui permettra à Nanette d'entrer en Espagne en toute légalité. Ce document doit avoir moins de 10 jours lors du passage de la frontière. La mission est accomplie. Il ne me reste plus qu'à retrouver les pèlerins.

 
 Ils m'attendent à la chapelle Saint-Nicolas-d'Harambels, après la stèle de Gibraltar. C'est là que les trois grands chemins se rejoignent. Il me faut grimper pendant 1 km en haut du mont, en pleine chaleur, le sac sur le dos... jm04_11_chap.jpeg (41814 octets)
 
jm04_10_nanet.jpeg (40906 octets) Patrice n'est pas seul. D'autres pèlerins sont autour de la chapelle, le verre à la main, le téléphone portable à l'oreille ou les pieds déchaussés, exposés au soleil... Nanette est attachée à un arbuste, elle broute.
 
jm04_08_cascrout.jpeg (31320 octets)  Un petit casse-croûte avec les victuailles d'Alain, un pruneau au cognac offert par le binôme breton et nous accompagnons Patrice un bout de chemin.
 
Notre pèlerin est en pleine forme : un visage calme et souriant, de gros mollets bronzés, un moral d'acier et une envie de profiter de tous ces instants de bonheurs que le chemin lui procure. Je suis ravi. Nanette a encore ses poils. Il doit en manquer grand comme la main sur son dos, c'est tout. Et en plus, en regardant de près, ça repousse... Ni l'un ni l'autre ne semblent avoir perdu du poids.  jm04_12_descent.jpeg (38338 octets)
 
jm04_13_chelm.jpeg (55800 octets) Puis, avec mon véhicule, je raccompagne Alain à sa voiture. Alain, avec qui nous avons fait "l'Ascension au pays des six vallées" l'an passé, possède une maison dans les pyrénées. Il n'est pas venu à Chiré le 28 avril pour le départ mais il tenait à encourager Patrice.
 
Je retrouve le pèlerin et son âne à 1 km avant Ostabat. jm04_16_patnanchem.jpeg (55187 octets)
 
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Là, il visite l'église, fait tamponner sa crédential, retrouve ses amis bretons, lesquels portent leurs bagages sur des chariots à roulettes.

 

Une petite pause au café pour l'adieu aux copains et nous installons la tente devant un gîte à la ferme.

 

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 Une tente est déjà là, occupée par un couple de retraités de Perpignan.  Patrice récupère les provisions commandées à Delphine, la bombe anti-mouches déposée par Dominique chez les parents, taille sa barbe et ses cheveux, lit le nombreux courrier envoyé par tous ses fans, se régale  des devinettes et reste en admiration devant les dessins des enfants. Mon coffre de voiture se vide et se remplit aussitôt. Il se déleste de tout ce qu'il n'a pas utilisé durant trois semaines. Nanette a de l'herbe plus qu'elle ne peut en brouter. Le dîner est servi à 19 h 30. Notre hôte arbore un superbe maillot basque (rouge vert et blanc). Nous sommes 12 à table ! C'est à cet instant que Patrice prend conscience de la convergence de trois chemins à Ostabat. Un excellent repas traditionnel local nous est servi. Les conversations vont bon train : chacun parle de son pays, de son chemin, des passages difficiles, des bons moments, de la tradition basque, des coutumes, de l'élevage de vaches, de cochons et du pèlerinage avec un âne...

Et c'est baignés par le chant des grillons que nous nous endormons. (Sur un matelas

gonflable percé pour Patrice...)

 
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